• EPSM des Flandres

    Présentation les 12 et 13 avril 2012.

    A la suite de six semaines de résidence à l'Etablissement public de santé mentale de Bailleul, où nous avons donné des ateliers à différents groupes d'enfants, d'adultes et de seniors, Panoramique fut présenté dans la chapelle de l'hôpital à tous ces publics et au tout public de la ville de Bailleul. Pour la première fois nous avons constitué une bande son. Celle-ci fut réalisée à partir d'enregistrements des moments d'atelier, des sons collectés dans la chapelle et dans l'environnement du jardin de cette presque cité. (Des images historiques de l'epsm ICI).

    Utiliser une bande-son pré-enregistrée déroge à l'un de nos mode de jeu, tout temps réel, mais nous en avons éprouvé la nécessité dans ce contexte. Cela fait longtemps que l'envie de goûter à l'association du son à nos manifestations visuelles était présente, cette occasion nous a donné l'occasion de l'expérimenter. Tous les sons sont prélevés sur place, nous n'agissons pas en musiciens, mais sommes juste "écouteurs", choisir le le cadre d'écoute fut quasi notre seule intervention sur la composition sonore.

    La chapelle nous a offert un site bien particulier: passer ses journées entre la sachristie, l'hôtel, le chemin de croix, le choeur et le confessionnal confère à notre activité un caractère presque déplacé, désacralisant le lieu tout en suscitant un respect que l'image clin d'oeil du cul dans le bénitier ne contredit pas. Peu à peu tous les recoins de cet espace deviennent vivants, nos personnages prennent de l'épaisseur dans la durée, chaque point de vue révèle des histoires que nos propositions de mouvement et d'image lisent. La partition de cet espace s'impose à nous après de longs moments d'exploration et de recherche, et, une fois choisie, elle semble scellée dans la pierre, inaliénable, évidente, comme si nos présence avaient incorporé l'espace nous contenant.

    Panoramique ici ne fut qu'un point de convergence d'une aventure humaine dans le contexte de l'EPSM. Nous sommes là parce qu'existe un plan de culture à l'hôpital qui soutient ce type de rencontre. Notre ami Thierry Vandersluys est danseur médiateur culturel à l'EPSM, il tente littéralement de mettre en mouvement l'institution dans laquelle il travaille. Il nous a projeté dans diverses expériences d'atelier, comme celle de réunir dans un même temps des enfants et adolescents "autistes" ainsi que des collègiens de Bailleul et des adolescents en "crise" du Dunkerquois et les accompagnants et personnes prenant soin d'eux. Au fil de ces ateliers, il nous a fallu lâcher toute volonté de faire une chose qui se dévellope en même temps pour tous, lâcher l'idée de s'adresser à tous en même temps; ce qui est toujours une illusion l'est devenu de manière flagrante, sans masque. Difficile d'exprimer la joie de voir chacun, depuis son monde, recevoir ces messages en corps à corps, en toucher, en écoute et de voir la multiplicité des réponses ou tout est bon, le corps, le mouvement, le jeu, la séduction, le langage et les proto-langages par les sons. Ce fut une expérience de libération des préjugés et des peurs qui les soutendent, de là problablement est venu beucoup de joie.

    A bien écouter, dans le silence réverbéré de la chapelle il manquait le son qui s'exprimait tout autour. Pascal le très accueillant aumonier de ce lieu n'attend d'ailleurs que cela, que la porte s'ouvre et qu'entre l'apparent désordre. Panoramique fut de passage entre les géants du carnaval et les baptêmes d'animaux ou un prochain mariage. Le chant puissant des cris, des rires et des souffles des enfants, mais aussi celui des oiseaux qui s'exprimaient intensément à l'aube et au crépuscule, permettaient la balance .

    Extrait de la cam subjective: